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13 juillet 2021, par Charles

Le jean est un vêtement qui doit son nom à quelle ville ?

Le jean, cette pièce emblématique de notre garde-robe, est également une source intarissable d’histoire, d’anecdotes, et de vécu. De nos jours, il est impossible de ne pas croiser un jean que ce soit dans la rue, en défilé, pour aller en soirée comme en journée. En effet, apprécié par tous dans le monde, il a traversé les décennies et les époques avec beaucoup d’assurance, en se modulant en fonction des générations. 

En s’adaptant aux tendances et à la mode de chaque instant, il se fond dans le décor tel un caméléon, en adoptant une grande diversité de coupes, de couleurs et surtout de délavages. Pour connaître les prémices de son succès, il faut remonter au XVe siècle, avec l’apparition du modèle 501, créé par Lévi-Strauss qui en fera une pièce incontournable et intemporelle.

Il nous semblait donc essentiel de revenir sur les pas de ce jean, afin de comprendre son histoire, ses enjeux et surtout ses origines. L’Inventaire vous propose ainsi de retracer ensemble le parcours du jean. 

Le jean : une pièce intemporelle

Si l’on évoque le XVIe comment étant le début de l’essor connu par le jean, en réalité, ce dernier connaît de timides débuts au Moyen-Âge, par le biais des commerces d’étoffes. Initialement conçu à partir de coton, de lin et de laine, ce textile est produit pour ensuite partir de Gênes jusqu’à Londres, avant d’être officiellement reconnu sous le nom de jean. 

Pour mieux comprendre ce qu’est réellement le jean, il faut savoir distinguer 2 matières différentes à savoir la toile de Gênes et le denim. Dans un premier temps, il s’avère que la toile de Gênes ne comprend pas de coton, seulement de la laine et du lin. Très réputée pour sa robustesse, elle est habituellement utilisée en Italie, pour la conception de voiles de bateaux ou d’équipements marins. La toile de Gênes est, quant à elle, conçue à Gênes comme son nom l’indique.

Tandis que le denim est fait de coton en armure de serge. Pour procéder à la fabrication de cette matière, il faut entrelacer de manière serrée un fil de trame assez clair dans le sens de la largeur à un fil de chaîne teint dans le sens de la longueur, qui va faire office de support de trame. Il est d’ailleurs conçu à Nîmes, d’où son nom. 

Il est difficile de différencier ces deux tissus puisque la toile est tissée avec 2 fils de couleur identique avec une teinture qui pénètre au cœur même de la fibre, tandis que pour le denim, celui-ci est teinté en bleu de Gênes avec une couleur qui ne pénètre pas, d’où cet effet délavé progressif. 

Les origines du jean : un conflit d’intérêts 

Personne n’a résisté au charme et à la praticité du jean puisqu’il sert d’accoutrement pour travailler, sortir, bricoler, se balader ou bien même simplement rester chez soi. Cependant, bien que son succès soit intarissable, il n’a pas évolué sans controverse. En effet, il est l’objet de plusieurs conflits d’intérêts d’appartenance, provenant de pays qui seraient prêts à s’arracher la réussite qui lui est associée. 

Au vu de son succès grandissant, l’Italie, l’Amérique et la France se disputent le titre d’invention du jean depuis maintenant bien des années. Face à la ruée vers l’or de 1853 associée à la construction du chemin de fer également, cela a donné lieu à une forte demande de vêtements solides et robustes. Lévi-Strauss commence alors à imaginer des pantalons et des combinaisons de travail en toile de tente. Ainsi, les premiers pantalons de ce type étaient d’une couleur brune. C’est en ayant l’idée de renforcer les pantalons avec des rivets en cuivre, qu’émergent les tous premiers jeans. 

Mais c’est seulement bien plus tard que le jean commence à être produit dans sa teinte bleue, dans laquelle nous le connaissons à ce jour. La couleur est justement issue de la ville italienne de Gênes puisque les pêcheurs de cette même ville avaient pour habitude de teindre les tissus grâce à un pigment naturel que l’on nomme indigo. Pour la petite anecdote, à l’époque, les navires anglais avaient pour habitude de s’arrêter au port de Gênes pour s’occuper de la cargaison du tissu “Bleu de Gênes” dans l’objectif de l’exporter en Amérique. C’est de cela que nous avons vu apparaître le nom du jean, en référence à la ville de Gênes.