Le cachemire recyclé
Qu’est-ce que c’est ?
- L’origine du cachemire
À l’origine du cachemire recyclé se trouve le cachemire vierge et classique, issu de la fibre animale de la chèvre cachemire. Extrait du sous-poil soyeux de cet animal, la matière du cachemire s’inscrit au sein de la famille des tissus d’espèces endémiques, où le processus de fabrication et de production est localisé dans une seule et même zone géographique : du nord du Cachemire indo-pakistanais jusqu’au nord de la Mongolie.
Le cachemire correspond tout particulièrement au duvet serré de poils souples et fins qui vient protéger les chèvres du froid et du vent. En venant doubler leur pelage estival, ce même duvet est ensuite tondu ou simplement brossé pour laisser place à la mue de printemps. Il est souvent teinté dans une grande variété de couleurs pour ensuite être utilisé comme tissage. Filé en fils, il sert à la bonneterie, mais aussi pour la création de pulls, de châles, de chapeaux, d’écharpes, de gants et de bien d’autres produits.
Cette fibre animale était initialement réservée aux plus belles mailles et aux plus belles étoffes, avant de s’être grandement démocratisée à la fin des années 90. En devenant plus abordable, le cachemire s’est finalement retrouvé dans une majorité des grandes enseignes de la fast-fashion. C’est ainsi que le grand public fait la découverte de cette fibre, dont le succès ne cesse de croître.
- Les problématiques du cachemire
Lorsque le grand public prit conscience de la douceur et de la chaleur procurées par le port du cachemire, ce dernier est désormais utilisé comme une fibre de base, provoquant un sur-élevage des chèvres, une baisse conséquente de la qualité de la fibre, ainsi que la désertification de la Mongolie, lieu où vit une grande partie de ces chèvres.
De plus, la qualité du cachemire est propre à chacun des producteurs et la finesse de la fibre n’est pas suffisante à justifier d’une telle qualité. En effet, les spécialistes du cachemire affirment qu’il y a d’autres facteurs à prendre en compte tels que la longueur des fibres, mais également les procédés de filage et de teinture. Malheureusement, la mention 100 % cachemire ne garantit plus de la grande qualité et du produit d’excellence. Il est donc très compliqué de savoir à quel type de cachemire vous avez affaire.
Malheureusement, la hausse de la demande du cachemire provoque également un élevage intensif, faisant découler de mauvaises conditions d’élevage. Mais ce n’est pas tout, la surproduction et la surconsommation provoquent des problématiques écologiques telles que la dégradation de la végétation et l’augmentation intrinsèque des tempêtes de sable.
Le cachemire recyclé : une alternative écologique
Au vu de l’impact de la production de cachemire vierge, il a été nécessaire de revisiter le processus afin de trouver une méthode qui puisse être davantage éthique et écologique. C’est de cela qu’apparaît le cachemire recyclé, en étant pour les marques impliquées dans une démarche éco-responsable, une véritable alternative novatrice. En effet, il semblait dommage de passer à côté des bénéfices offerts par le cachemire, comme sa douceur, sa chaleur et son gonflant. Ainsi, en obtenant du cachemire recyclé par un processus d’upcycling ou de recyclage, cela permettrait de réduire la production, d’éviter la surproduction et de conserver ses bonnes propriétés.
Il faut d’ailleurs savoir que l’existence de cette méthode existe depuis bien des années, mais demeurait jusqu’à présent, méconnue. Auparavant, les pulls faits de cachemire qui étaient usés, finissaient par être rassemblés puis déchiquetés en fibres individuelles afin d’obtenir, par la suite, des couvertures. Il est désormais totalement possible de trier les laines teintées afin d’économiser le plus d’eau possible et de limiter les produits chimiques. En plus de cela, l’usage de cachemire recyclé réduit considérablement l’exploitation des pâturages.