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30 juillet 2021, par Charles

Le caoutchouc recyclé

Qu’est-ce que c’est ?

Il faut savoir que 17 millions de tonnes de pneus finissent leur route à la poubelle, pour ensuite être incinérés et enfouis sous terre. Sans nous en rendre compte, nous créons nous-même une véritable source de caoutchouc qui ne demande qu’à être retravaillé, revalorisé et réutilisé. C’est ainsi grâce à ce potentiel vivier de post-consommation, que de nombreux scientifiques ont pris conscience de l’opportunité qui s’offrait à eux : partir de l’existant pour créer du neuf. 

En effet, c’est une occasion en or, pour limiter les coûts, mais surtout restreindre l’empreinte environnementale de la production et de notre consommation indirectement. En limitant le recours à la matière neuve et à son extraction, il s’agit d’un véritable pas pour la planète et ses habitants. 

De plus, le caoutchouc naturel provient essentiellement du latex de l’arbre hévéa, qui est une ressource épuisable et encore très souvent controversée. Généralement associée à la culture du palmier à huile, celle de l’hévéa pour le caoutchouc provoque également la déforestation d’un grand nombre de surfaces. À l’inverse, le caoutchouc naturel se trouve bénéfique seulement s’il est issu de sources responsables, de bois labellisés FSC. Sans parler de l’aspect polluant du caoutchouc synthétique, qui provient le plus souvent d’hydrocarbures. 

Le processus de recyclage 

Pour recycler du caoutchouc, il faut alors faire preuve d’inventivité et penser aux nombreux objets du quotidien tels que les pneus usagés, les semelles de chaussures ou bien même les chutes de conception des pneus. En plein essor, cette matière gagne à être mise en lumière pour le bien de l’environnement. C’est également un moyen innovant et écologique de pouvoir optimiser la conception des produits du quotidien. De cela, de nombreuses marques impliquées et engagées en faveur de l’éco-responsabilité ont souhaité intégrer le caoutchouc recyclé dans la création de chaussures éco-responsables, dans la semelle par exemple. 

Pour veiller à recycler le caoutchouc, le processus comprend 3 étapes allant de la micronisation, à la dé-vulcanisation jusqu’à la pyrolyse. Pour la micronisation, cela consiste à broyer mécaniquement du caoutchouc en micro-particules. C’est avec cette poudre de caoutchouc recyclé que l’on vient généralement compléter les compositions, afin de compenser l’usage de caoutchouc neuf. 

Quant à la dé-vulcanisation, c’est un processus non-toxique qui vise à briser les liaisons de soufre par le biais d’un dévulcanisateur écologique. La matière obtenue lors de cette étape peut être utilisée en totalité, pour la conception de nouveaux produits. 

Pour la pyrolyse, le procédé repose sur le fait de valoriser le caoutchouc sous forme d’huile à hauteur de 30 à 50 %, de carbone noire de 25 à 40 % et d’énergie de 10 à 25 %. 

Le caoutchouc recyclé : une alternative écologique et économique 

Ce sont sans compter les nombreux rebondissements que connaît l’industrie du caoutchouc, lors de ces dernières années. En effet, il ne faut pas oublier que le caoutchouc synthétique est avant tout issu du pétrole, et que cette dernière ressource est non renouvelable. Cette provenance d’une grande précarité peut considérablement influer sur la production de caoutchouc. 

En faisant face à de nombreuses contraintes, il est difficile pour le caoutchouc de se développer, car la culture des hévéas est fortement contrebalancée. Dans un premier temps, la demande en matière de caoutchouc ne cesse de croître et a augmenté de 50 % ces dernières années, cependant les surfaces peuplées par les hévéas ne peuvent être agrandies et déployées. Ainsi, il est impossible de rendre extensible la production provenant des hévéas. De cela, le caoutchouc recyclé serait une véritable alternative qui permettrait d’enrayer les enjeux environnementaux et politiques des monocultures intensives. 

En somme, c’est une bonne solution du point de vue écologique, éthique et sociétal. Cela permet également de limiter et de restreindre la dépendance liée aux hydrocarbures puisque leur procédé tend à différer, jusqu’à rendre le caoutchouc synthétique moins économique que le caoutchouc recyclé.