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25 juin 2021, par Charles

La fast-fashion : l’impact de ses transports

Pour comprendre l’engouement pour un mode de vie éco-responsable et durable, il faut comprendre l’origine de cette volonté soudaine. En effet, cela fait de nombreuses années que cette prise de conscience émerge petit à petit mais cela s’est davantage accentué avec l’effondrement du Rana Plaza. Le 24 avril 2013, au Bangladesh, un immeuble abritant 6 usines de confection s’effondre sur un très grand nombre d’ouvriers, provoquant la mort de 1138 d’entre eux. Ce tragique événement est véritablement l’élément déclencheur d’une remise en question des consommateurs face aux conditions de travail des salariés mais plus particulièrement l’impact global de la fast-fashion sur la planète. 

Provoquant un véritable choc de conscience, nombreuses sont les personnes qui se posent la question de ce qui se cache derrière une totalité de 100 milliards de vêtements produits chaque année dans le monde. Quel est le processus de fabrication ? Comment les vêtements arrivent-ils en France ? Que cachent les importations de la fast-fashion ? Ces questions nous intriguent, il est donc désormais temps d’y répondre. 

Entre la pollution et la destruction des écosystèmes, des conditions de travail insalubres, voire l’obsolescence anticipée des produits, la fast-fashion commence à perdre de ses partisans, qui souhaitent donner du sens à leurs vêtements, à travers un mode de vie éco-responsable et durable. Pour lever le voile sur les incertitudes et les secrets bien camouflés de l’industrie de la mode concernant les dommages planétaires, il faut se consacrer tout particulièrement à l’impact grandissant des transports.

Pourquoi s’intéresser à la fast-fashion et à ses conséquences ? 

Très longuement protégé par la médiatisation, la fast-fashion ne dévoilait que très peu d’aspects de son processus de fabrication et d’importation. Cependant, pour comprendre les enjeux d’une telle production, il faut retracer la vie des vêtements afin d’en saisir les véritables impacts environnementaux, à savoir les moyens de transport.

Dans un premier temps, il faut savoir que le terme de fast-fashion fait référence à un rythme de production effréné où tout devient conçu dans l’instantané. Malheureusement une telle manière de procéder engendre de grandes conséquences, aussi bien sociales, sociétales qu’environnementales.

Caractérisée par la surproduction et la surconsommation, elle tend à se renouveler continuellement afin d’inciter le consommateur à racheter sans cesse, pour être à “la pointe de la mode”. Provoquant ainsi gaspillage, surconsommation d’eau, pesticides et trop grandes émissions de CO2, nous assistons à une véritable pollution globale de ce qui nous entoure. 

 

Les dommages environnementaux de la conception de vêtements

Il est impossible de le nier et de l’éviter : la fast-fashion et l’industrie de la mode est grandement responsable de l’urgence climatique et de la hausse des émissions de gaz à effet de serre. Mais à l’intérieur de cet univers, les transports liés à l’importation afin d’effectuer le trajet de l’usine à la boutique engendrent une pollution bien plus élevée qu’on l’imagine. Pour que vous puissiez mieux comprendre et surtout davantage visualiser, l’empreinte carbone de ce secteur est estimée à environ 1,2 millions de tonnes de CO2. Cette estimation n’est pas anodine puisque cela soulève une grande problématique : cela équivaut à 2 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Les scientifiques et les chercheurs estiment que si la production de la fast-fashion continue d’évoluer ainsi, avec cette même progression, cette part finira par atteindre 26 % en 2050. 

Vous vous demandez comment pouvons-nous en arriver à un tel chiffre ? Cela s’explique par l’explosion des ventes dont parmi celles-ci, le trop grand usage de la matière du polyester, une ressource extrêmement polluante sur le long terme. En émettant 3 fois plus de CO2 que la matière du coton, il consomme également beaucoup plus d’eau face à ce dernier, tout au long de son cycle de vie. Or, pour concevoir du polyester, il nécessite l’extraction du pétrole. Pour ce faire, cela provoque des émissions énormes de CO2 et contribue donc encore plus au réchauffement climatique.

Autre chose particulièrement choquante, un jean peut justement voyager et traverser jusqu’à 65 000 km avant d’atteindre son lieu final d’importation, à savoir le lieu de vente. Ce constat est d’autant plus affligeant lorsque l’on sait que certains géants du textile et certaines entreprises renouvellent leurs rayons et leurs collections jusqu’à 24 fois par an. Très souvent la chaîne de valeur et de production est tellement vaste et éclatée dans le monde que les entreprises font effectuer plusieurs allers-retours aux produits. De quoi générer une émanation très importante de CO2…

En effet, la plupart des marques et des entreprises privilégient le fait de produire sur des continents lointains pour bénéficier des coûts peu élevés de production. Cependant, cet avantage génère bien des dommages tels que des salaires dérisoires pour les travailleurs et des conditions de travail misérables. 

Très privilégié, l’avion demeure l’un des transports les plus utilisés parmi le secteur du textile grâce à sa rapidité. Mais bien sûr, la contrepartie est beaucoup moins glorieuse puisque cela implique d’avoir la possibilité de pouvoir faire davantage d’allers-retours et donc de provoquer beaucoup d’émissions de gaz à effet de serre. 

 

Les causes d’un tel impact 

Pour comprendre comment nous avons pu en arriver là, à un tel degré de production et de consommation, il faut reprendre la problématique à sa source. En confectionnant des vêtements en grande quantité et surtout à des prix défiant toute concurrence, l’impact n’est pas uniquement écologique. En effet, ce rythme insoutenable provoque une baisse radicale de la qualité, proposant ainsi des vêtements moins adaptés avec beaucoup moins de résistance.

Mais c’est justement ici que la fast-fashion fait preuve de stratégie car face aux prix bas, les consommateurs sont persuadés que cela ne coûte pas cher et qu’il est plus logique de jeter pour ensuite racheter. Ainsi, ils préfèrent ne pas réparer le vêtement pour privilégier plutôt l’achat d’un produit neuf, au goût du jour. C’est justement la philosophie de la fast-fashion : produire plus pour consommer plus, en achetant des vêtements très peu chers, que l’on va seulement peu porter et que l’on finira par jeter dans la foulée. 

En n’accordant plus la même attention à notre consommation qu’il y a plusieurs années auparavant, nous achetons très fréquemment des vêtements et cela ne cesse d’augmenter. Pour être à la mode, parce qu’on a la sensation de n’en avoir jamais assez ou bien même pour le simple plaisir de posséder la dernière pièce tendance, nous achetons énormément de vêtements. Il y a 15 ans, nous consommions 2 fois moins de vêtements par rapport à aujourd’hui, sans parler du fait que nous les conservons aussi beaucoup moins, soit en les jetant, en les vendant ou en les donnant. Cependant, un trop grand nombre de vêtements est encore trop souvent jeté, bien qu’ils soient neufs ou pouvant être donnés à des collectes. La triste vérité est que pour la plupart des vêtements, ceux-ci ne sont pas portés plus d’une dizaine de fois. 

La fast-fashion y joue pour beaucoup puisque depuis qu’elle influence de nombreux consommateurs, ceux-ci se voient davantage poussés à consommer et à acheter. Ce n’est pas seulement de leur responsabilité puisque le rythme est donné par la publicité, le marketing ainsi que les opérations promotionnelles. Ces derniers ont le rôle de nous donner cette impression de ne jamais en posséder. Beaucoup ont alors la sensation qu’ils leur manquent quelque chose, qu’ils doivent alors combler par des achats. En somme, la nouveauté, l’enchaînement des collections, et les faibles prix incitent grandement à acheter plus. 

Comment contribuer à limiter l’impact des transports du secteur de la mode ? 

Face aux dérives de la fast-fashion, il nécessite d’agir pour contrer ses effets, tout en réduisant l’impact des transports du secteur de la mode. C’est par des petits gestes que l’on opère de grands changements, ainsi en imposant davantage de normes concernant le transport de produits et de marchandises, cela réduirait les écarts causés par de nombreuses marques et entreprises. 

Privilégier des productions raisonnées et durables tout en privilégiant des usines et des ateliers à proximité du lieu de commercialisation. Vous pouvez également vous fier aux labellisations et aux certifications ainsi qu’aux matières recyclées et upcyclées. Le made in France et les productions locales sont des éléments à favoriser puisque cela permet également d’accorder de l’importance à l’économie locale, ce qui n’est pas négligeable.

L’idée est alors de consommer moins tout en portant davantage les vêtements afin d’éviter tout achat superflu. La seconde main est également un élément phare pour une consommation raisonnée. L’entretien de vos vêtements peut également permettre de les conserver comme neufs pendant longtemps en optant par exemple pour des programmes courts à la machine à laver, en bannissant le sèche-linge, ou encore en faisant usage d’une lessive écologique. Jeter un vêtement est finalement un acte que l’on devrait supprimer de nos habitudes car il existe très certainement un futur propriétaire pour chacun des vêtements que l’on ne veut plus.

Il est également fondamental de ne pas censurer et surtout de sensibiliser chacun et chacune sur les dérives et les dommages causés par la fast-fashion et ses transports. Finalement en s’informant, c’est effectuer un premier pas vers une démarche éco-responsable et surtout du changement. En effet, plus il y aura de personnes au courant de ces impacts dramatiques pour la planète comme pour l’Homme, et plus il y aura de personnes qui souhaiteront agir pour contrebalancer ce désastre planétaire. 

 

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Soyons élégantes pour suivre les précieux conseils de Loren.